notre premier journal est enfin né
Et voila ! ... il est né notre premier "bébé", notre numéro 1. L'accouchement s'est passé sans douleur.
On l'a nommé "Au fil des jours". Il paraîtra tous les trimestres.
C'est notre journal, avec nos idées, nos souvenirs, nos coups de coeur.
Il est entièrement composé par nous, au cours de réunions de groupe, à l'intérieur ou au soleil dans le jardin. Nous choisissons les thèmes
Dans ce premier exemplaire, nous avons souhaité aborder les élections présidentielles et notamment la possibilité d'une femme en tant que Présidente de la république. Les réponses ont été pour le moins très surprenantes. Voici quelques réflexions :
* Les hommes :
- Après tout pourquoi pas ! - Il vaudrait mieux qu'elle ne soit pas mariée ! - Il y a des femmes qui ont autant de charisme qu'un homme, voire plus ! - Une femme à la tête d'un pays, ce n'est pas possible !
* Les femmes :
- Ah non ! une femme doit s'occuper de sa famille ! - Il vaut mieux que ce soit un homme et un vrai de vrai, et on demande à voir !! - Un homme a plus d'autorité par rapport aux autres pays ! - En cas de guerre, il vaut mieux un homme .... pas d'hésitation pour prendre une décision ! - Les femmes se laissent moins influencer que les hommes !
- Pour les gros problèmes, les femmes ne sont pas capables ! -Il y a trop de candidats, on n'y comprend rien, moi aussi je vais me présenter alors !
A la question, voulez-vous voter ? la réponse, à la majorité : "bien sûr, c'est important, après tout ce qu'on a fait pour obtenir ce droit de vote "
Ces réflexions sont surprenantes et nous ont aussi parfois bien fait rire.
Nous vous faisons partager quelques uns de nos souvenirs
Dans chaque exemplaire de notre journal, un ou une de nos amis(es) racontera son métier ou une histoire marquante de sa vie. Cette fois, c'est la vie et la carrière d'une institutrice :
"Je suis sortie de l'Ecole Normale du Puy en Velay après trois années d'études après le baccalauréat. Nous n'étions pas nommés forcément où nous le voulions. On nous envoyait dans "les petits patelins".
J'ai été nommée à Fresnay La Cuche dans une classe unique où je devais à la fois apprendre à lire aux plus petits et préparer les grands au certificat d'études.
Le métier était très dur. Je suis restée deux ans dans cette école. Ce qui était difficile, c'était que j'étais une enseignante laïque et que ce n'était pas bien vu, car c'était le curé du village qui commandait. Il disait que j'étais l'envoyée du diable ! Il y avait des pétitions contre moi pour me faire partir. On racontait partout que je voyais des garçons la nuit. Ce n'était pas vrai, puisque je rentrais chez mes parents tous les soirs. Tout ça pour me faire partir. De plus, les plus grands étaient mal élevés : pour dire "oui", ils répondaient "yo" puis lorsque je leur posais une question ils me répondaient "tu m'emmerdes".
J'étais malheureuse alors mes parents m'ont fait partir et je suis allée travailler à Firminy-Vert où j'ai enseigné jusqu'à la retraite, tous les cours de la maternelle au certificat d'étude.
Après, j'ai été directrice. J'ai enseigné en CP. je leur apprenais à lire avec la méthode syllabique.
J'aimais bien mon métier. L'école, aujourd'hui, ce n'est plus pareil."
Le coin des poètes
Certains s'adonnent avec plaisir à la poésie. Voici un petit poème que plusieurs ont écrit pour la fête des grand-mères.
Bonne maman d'antan,
Grand-mère,
Mamita,
Mémé,
Ou super-mamie d'aujourd'hui.
Quel que soit le nom qu'on te donne
Tu entres dans la ronde
De toutes les grands-mères du monde
Tu es l'odeur de mon enfance
Toujours prête à mettre les petits plats dans les grands
Quand tu me faisais cuire dans le fourneau le plat au four parfumé au thym !
Toujours prête à nous consoler et essuyer nos larmes avec ton mouchoir imprégné de lavande
Toujours prête à nous amuser, à rire, à danser et nous rassembler avec ton sourire et tes yeux malicieux.
J'ai encore dans mon coeur ce parfum de bonheur.
"De mon temps..." disais-tu souvent
Et bien Grand-maman, c'est moi qui le dis maintenant.